À l’approche de la fin de l’année 2024, il est temps pour les investisseurs de dresser un bilan. Cette année a été tout sauf un grand cru pour le CAC 40, qui enregistre une baisse de 4,60% depuis le 1er janvier, alors que le DAX progresse de plus de 16%, malgré une économie allemande à l’arrêt.
Cette sous-performance française s’explique par deux facteurs principaux : l’instabilité politique résultant de la dissolution de l’Assemblée nationale en juillet, qui a fragilisé la stabilité fiscale recherchée par Emmanuel Macron, et le ralentissement de l’économie chinoise, marqué par la faiblesse persistante de son secteur immobilier.
Investissez dès maintenant ou testez notre démo gratuite
Ouvrir un compte DÉMO GRATUITE Téléchargez notre application mobile Téléchargez notre application mobileMalgré ce contexte difficile, certaines entreprises du CAC 40 ont su tirer leur épingle du jeu. Schneider Electric (SU.FR), pourtant méconnue du grand public, se distingue avec une progression de 33% depuis le début de l’année, ce qui en fait la deuxième meilleure performance de l’indice.
Schneider Electric : Un Acteur Incontournable De l'Électricité
Fondée en 1836 par les frères Schneider, l’entreprise a initialement évolué dans la sidérurgie et l’armement avant de se diversifier dans les secteurs de l’électricité et de l’automatisation. À partir des années 1980, Schneider Electric a recentré ses activités sur la gestion de l’énergie, notamment grâce aux acquisitions stratégiques de Télémécanique, Square D et Merlin Gerin. Aujourd’hui, elle est reconnue comme un leader mondial des solutions numériques d’énergie et d’automatisation, avec une présence dans plus de 100 pays.
Troisième acteur mondial de son secteur en termes de chiffre d’affaires, derrière Siemens (SIE.DE) et Honeywell (HON.US), Schneider Electric a réalisé en 2023 un chiffre d’affaires de 35,9 milliards d’euros et un bénéfice net de 4,2 milliards d’euros. Avec une valorisation boursière de 139 milliards d’euros à Paris, son capital est largement dispersé, le flottant représentant 93,91% des actions, sans investisseurs majeurs identifiés.
Depuis janvier 2019, l’action suit une tendance haussière quasi ininterrompue, enregistrant une croissance de près de 300%, largement supérieure à celle de ses principaux concurrents.
SU est présent sur deux segments :
- Gestion de l’énergie (79% du CA). Ce segment englobe les solutions visant à optimiser la distribution et l'utilisation de l'énergie :
- Produits et systèmes : Schneider Electric propose des solutions pour la distribution électrique, les infrastructures, les centres de données et les bâtiments. Ces offres comprennent des équipements de distribution électrique, des solutions pour les infrastructures critiques et des systèmes pour les centres de données et les bâtiments intelligents.
- Logiciels et services : L'entreprise fournit des offres numériques, des conseils en durabilité et des services sur le terrain. Cela inclut des logiciels de gestion de l'énergie, des services de conseil pour améliorer l'efficacité énergétique et des solutions pour assurer la durabilité des opérations.
- Automatismes industriels (21% du CA). Ce segment se concentre sur l'automatisation des processus industriels pour améliorer l'efficacité et la durabilité.
- Processus et systèmes : Schneider Electric offre des solutions pour l’automatisation des industries manufacturières et des procédés, y compris des automates programmables, des solutions de contrôle moteur et des dispositifs de signalisation.
- Logiciels spécialisés : Grâce à des plateformes comme AVEVA, l'entreprise propose des outils pour améliorer l'efficacité et la durabilité des processus industriels, tels que des logiciels de supervision, de contrôle et d'acquisition de données (SCADA), et des systèmes de gestion de l'énergie.
Une Dynamique De Croissance Inégalée
Schneider Electric affiche la croissance la plus dynamique de son secteur, avec une augmentation estimée à 30% de son chiffre d’affaires entre 2021 et 2024. En comparaison, Siemens a enregistré une hausse de 22% et Honeywell de 12,3% sur la même période. Les bénéfices nets de Schneider ont progressé de 32%, démontrant la capacité de l’entreprise à préserver ses marges malgré la crise inflationniste.
Les perspectives restent également prometteuses : le chiffre d’affaires du groupe est attendu à 40,7 milliards d’euros en 2025, soit une hausse de 8,2% par rapport à 2024, tandis que le bénéfice net devrait atteindre 5,1 milliards d’euros, en progression de 21% par rapport à 2024.
La part de l’activité liée à la gestion de l’énergie a légèrement augmenté au fil des années, contribuant positivement à l’amélioration des marges. Au premier semestre 2024, la marge d’EBITDA ajustée de cette activité atteignait 22,2%, contre 15,4% pour les automatismes industriels.
Source : XTB Research
Mais une forte croissance ne suffit pas à rassurer les investisseurs : elle doit s'accompagner d'un bilan solide pour garantir la stabilité financière de l’entreprise. Sur ce point, Schneider Electric offre des garanties remarquables. Son ratio dette/capitaux propres s’élève à 0,41, le deuxième plus faible parmi ses concurrents, juste derrière ABB Ltd. De même, son ratio Dette / EBITDA fait partie des plus faibles. Son ratio de cash est quant à lui en ligne avec ses pairs.
Source : XTB Research
Les Etats-Unis : Un pari Gagnant
Ce qui distingue Schneider Electric de ses concurrents et explique sa surperformance réside dans son choix stratégique de concentrer ses efforts sur l’Amérique du Nord, en particulier les États-Unis, ces dernières années. Alors que ses rivaux ont majoritairement misé sur la Chine, subissent aujourd’hui les conséquences de ce pari, Schneider a renforcé sa présence dans la première économie mondiale. En conséquence, la part de l’Amérique du Nord dans le chiffre d’affaires du groupe est passée de 29% en 2019 à près de 36% au premier semestre 2024. Par contraste, la région Asie-Pacifique représente désormais 27,5% des ventes, contre 28,7% avant la pandémie de COVID-19.
Cette concentration accrue sur une seule région pourrait constituer une vulnérabilité à l’avenir. Toutefois, compte tenu de la résilience de l’économie américaine et de son rôle central dans le développement de l’intelligence artificielle, domaine dans lequel Schneider est fortement impliqué, les risques apparaissent limités.
Source : XTB Research
Le dernier trimestre de Schneider Electric n’a pas été particulièrement marquant, avec un chiffre d’affaires en recul de 2,69% par rapport au deuxième trimestre et une progression limitée de 6% par rapport au troisième trimestre 2023. Cependant, cette faiblesse semble transitoire. À taux de change constants, la croissance aurait atteint 8%, l’entreprise ayant été pénalisée par des effets de change défavorables.
Schneider a confirmé ses ambitions pour l’année, visant une croissance organique de 6% à 8% et une augmentation de 9% à 13% de son EBITDA ajusté. Les marges devraient ainsi progresser de 0,6% à 0,8%.
Les perspectives restent optimistes à moyen terme. Le marché anticipe une amélioration durable des marges, avec un résultat net attendu en hausse de 21% en 2025 et de 14% en 2026, contre une croissance annuelle du chiffre d’affaires estimée à 8%.
L’action Schneider : La Qualité Se Paie
Schneider Electric (SU) s’impose indéniablement comme une action de grande qualité. Sa croissance stable et projetée pour le rester, ses marges en constante progression et son bilan particulièrement sain, qui écarte tout besoin de recapitalisation à court ou moyen terme, en font un acteur de premier plan.
Cependant, ces atouts ont un prix. Schneider est l’action la plus chère de son secteur, avec un PER 2024 de 32 et un ratio VE/EBITDA 2024 de 18,2x. Son rendement en dividende, limité à 1,57%, ne devrait pas connaître d’augmentation significative dans les années à venir.
Toutefois, cette valorisation élevée semble justifiée par la qualité intrinsèque de l’entreprise. Schneider peut ainsi être considérée comme une action de croissance à prix raisonnable (GARP), adaptée à une stratégie d’investissement à long terme.
Source : XTB Research
D'un point de vue technique, l’action Schneider Electric suit une tendance haussière et semble se diriger vers le niveau de retracement de Fibonacci de -23,6%, situé aux alentours de 260 € (scénario vert). Cependant, si les résultats du prochain trimestre ne répondent pas pleinement aux attentes des investisseurs ou si l’économie américaine montre des signes de ralentissement, le titre pourrait subir une correction jusqu’au niveau de retracement de 50%, autour de 186 €, avant de tenter d’atteindre les 260 € (scénario rouge).
Schneider Electric publiera ses résultats du quatrième trimestre 2024 le 20 février 2025, avant l'ouverture de la séance boursière.
Matéis Mouflet, Analyste de Marchés
XTB France
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