Quand pourrait-on assister à un renversement potentiel du sentiment négatif dans le secteur mondial des jeux ? Quelle pourrait être la "première hirondelle" qui annoncera une fois de plus un renouveau dans cette industrie boursière jusqu'à récemment la plus florissante ? Le "vent du changement viendra-t-il de l'Est" sous la forme de Tencent, qui commence de plus en plus à "jouer des coudes" sur le marché européen des fusions et acquisitions, et que peut encore nous réserver le géant chinois ? Commençons par le début.
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Le dragon des jeux de la Chine
Tencent est une société multinationale établie en Chine (dont le siège est à Shenzhen), dont le domaine d'activité est la technologie de pointe et l'Internet, et qui est l'une des plus importantes de son genre dans le monde. Les principaux produits de Tencent sont le système WeChat Pay et l'application WeChat, qui constituent le "pain et le beurre" technologique dans toute la Chine. Bien que seulement 30 % des revenus de la société proviennent des jeux mobiles, ce segment de l'activité de la société lui offre les plus grandes possibilités d'expansion à l'étranger. Tencent étend ses activités non seulement par une croissance organique, mais aussi par une activité active de fusion et d'acquisition. Actuellement, Tencent est l'un des plus grands conglomérats du monde dans le secteur de la technologie, mais ses débuts ont été plutôt discrets. L'histoire de Tencent a commencé avec la sortie de jeux par navigateur peu compliqués mis à disposition sur la plateforme QQ. Le premier jeu du portefeuille de Tencent est sorti en 2004. QQ Tang, qui est l'"alter ego" du célèbre jeu Bomberman. Toutefois, ce n'est pas le jeu mettant en scène un petit amateur de pyrotechnie qui a ouvert la voie à la conquête du monde du jeu par Tencent. Le tournant a eu lieu un an plus tard, lorsque la société a lancé le jeu Dungeon Fighter Online en Chine, qui s'est avéré être un succès et a rapporté à Tencent 13,4 milliards de dollars de revenus. En Europe et aux États-Unis, Tencent est surtout connu comme une puissance sur le marché des jeux vidéo, notamment grâce aux parts qu'il détient dans des sociétés publiant des titres tels que League of Legends, Fortnite, Assassin's Creed Odyssey, Call of Duty Mobile et World of Warcraft.
Les joyaux de la couronne de Tencent
Tencent a été très actif sur le marché des fusions et acquisitions, acquérant davantage d'entités de jeux. Pour 230 millions de dollars, il a acheté une participation de 100 % dans, entre autres, Riot Games, le développeur de League of Legends, qui est l'un des jeux multijoueurs les plus célèbres au monde. LOL a apporté une nouvelle qualité aux sports électroniques à une échelle sans précédent et rapporte chaque année à Tencent des revenus supérieurs à 1 milliard de dollars. Les autres participations stratégiques de Tencent comprennent 80 % des actions de Supercel, responsable des jeux à succès Clash of Clans et Clash Royale, 40 % d'Epic Games, qui est le développeur du jeu populaire Fortnite et l'architecte du moteur de développement de jeux le plus populaire, Unreal Engine. Tencent a également fait les gros titres sur le marché polonais lorsqu'il a acquis 22 % de Bloober Team. Tencent détient également des participations majoritaires dans des studios tels que Tequila Works, Klei Entertainment et Fatshark.
Une hirondelle fera-t-elle le printemps ?
Toutefois, ce ne sont pas les opérations liées à l'acquisition des participations susmentionnées qui ravivent les espoirs des investisseurs quant au retour du boom du jeu. Les marchés ont récemment été frappés par des informations rapportées par Reuters selon lesquelles Tencent envisage d'acquérir une participation importante dans le géant français du jeu Ubisoft, fabricant de superproductions telles que les jeux de la série Assassin's Creed. Et bien que cette nouvelle soit plus spéculative que factuelle, elle excite l'imagination des investisseurs sur les marchés mondiaux. Les investisseurs espèrent que Tencent ne s'arrêtera pas dans son élan expansionniste et qu'il verra d'un bon œil les entreprises qui ont perdu la faveur des investisseurs, comme CD Projekt, Ten Square Games et Huuuge. Il semble toutefois que ce renversement durable et significatif du sentiment désastreux sur le marché des jeux nécessite quelque chose de bien plus important qu'une acquisition somptueuse, un lancement de jeu AAA somptueux, mais réussi sur le plan de la qualité et des ventes. Et cela, du moins jusqu'à présent, ne va pas se produire. Le sentiment à l'égard des jeux vidéo est bien reflété dans un graphique du fonds ESPO, qui regroupe les principaux fabricants mondiaux de jeux, de logiciels et de matériel informatique.
Ubisoft : le grand gagnant ?
Les forums d'investissement et les articles boursiers qui ont suivi se surpassent en spéculations sur le prix potentiel que Tencent pourrait offrir pour les actions d'Ubisoft s'il acquiert une participation importante. On parle même de 100 € par action (contre 46 € actuellement), mais ce ne sont, pour l'instant, que des spéculations. Cependant, même celles-ci ont suffi à faire grimper le cours de l'action Ubisoft de plus de 20 % à l'extrême le jour de l'annonce des plans de Tencent. Il semble que les investisseurs, du moins pour l'instant, n'aient pas d'autre choix que de suivre la vieille règle du "acheter la rumeur et vendre le fait", car au moins pour l'instant, pour paraphraser un classique, "nous avons beaucoup de rumeurs".
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