En 2024, le secteur automobile européen traverse une crise majeure. Cette situation affecte également les fournisseurs de semi-conducteurs tels que STMicroelectronics (STM), dont la dépendance accrue à l'industrie automobile expose ses revenus aux fluctuations économiques. De plus, la concurrence chinoise intensifie la pression sur le marché des véhicules électriques. Par ailleurs, elle doit aussi faire face à son retard technologique dans les puces avancées.
Le secteur automobile européen est en difficulté en 2024. L’action Volkswagen affiche une perte de 17% depuis le début de l'année. C’est encore pire en France, avec une baisse de 43% pour Stellantis et un recul de 30% pour Renault depuis ses plus hauts de mai. Cette décélération s'est particulièrement manifestée le lundi 30 septembre, lorsque Stellantis a émis un avertissement sévère sur ses résultats, entraînant une chute de 14% de son cours en bourse. Cette faiblesse du secteur automobile a également un impact sur l'ensemble de ses fournisseurs, y compris les fabricants de semi-conducteurs comme STMicroelectronics.
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Focus sur STMicroelectronics (STM)
Lorsque l'on pense au secteur des semi-conducteurs, il est difficile de ne pas mentionner la société franco-italienne STM. Valorisée à plus de 23 milliards d’euros, elle est l’une des plus grandes capitalisations de la bourse de Milan et fait partie du CAC 40. Fondée en 1987 par la fusion de SGS et d'une filiale de Thomson, STM compte parmi ses principaux clients des géants de la technologie tels qu'Apple, Cisco, Huawei et Samsung.
La société revêt une importance stratégique pour les pouvoirs publics, étant détenue à hauteur de 27,5% à parts égales par Bpifrance et le ministère italien de l'Économie et des Finances. Le reste du capital est librement échangé sur les marchés, sans qu'aucun acteur significatif ne détienne de participation majoritaire.
Activités et ventilation du chiffre d'affaires
STM structure ses activités autour de trois grands axes :
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Automobile et produits discrétionnaires
- Ce segment est dédié aux circuits intégrés (IC) destinés aux applications automobiles et les transistors de puissance. Les produits incluent des semi-conducteurs utilisés dans les systèmes de gestion du moteur, du châssis, de la sécurité et des équipements électroniques des véhicules. Il couvre également les systèmes avancés d'aide à la conduite (ADAS) ainsi que des dispositifs en carbure de silicium (SiC) et en nitrure de gallium (GaN), utilisés dans les véhicules hybrides et électriques.
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Microcontrôleurs et processeurs numériques
- Ce domaine se concentre sur les microcontrôleurs polyvalents, les microprocesseurs, les produits de sécurité connectés et les composants associés, tels que les éléments sécurisés intégrés, les mémoires et les produits RF (radiofréquence). Il comprend des produits comme la famille STM32 de microcontrôleurs, conçue pour une large gamme d'applications allant de l'industrie à l'Internet des objets (IoT).
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Produits analogiques, capteurs MEMS et les actionneurs
- Ce secteur développe des produits analogiques, des solutions d'alimentation intelligentes, des capteurs MEMS et des actionneurs. Il couvre un large éventail d'applications allant de l'industrie et de l'électronique grand public à la santé et à l'automobile. Les produits incluent des capteurs (comme les accéléromètres, les gyroscopes, les capteurs de température) et des actionneurs utilisés dans divers dispositifs intelligents et systèmes automobiles.
STM a longtemps été fortement dépendante d'Apple, qui demeure son principal client, représentant environ 13% de son chiffre d'affaires en 2024 contre 23% en 2020. Cependant, cette dépendance a diminué au profit du secteur automobile qui représente désormais 45% du chiffre d'affaires, contre 32% en 2020. Bien que ce segment soit plus rentable, notamment grâce à la montée des véhicules électriques comme ceux de Tesla, il est également bien plus sensible aux cycles économiques.
Le moteur de la croissance a calé
La fin de l’année 2024 s’annonce aussi difficile qu’elle a commencé pour STM, avec une baisse attendue de 22% de son chiffre d'affaires, passant de 17,3 milliards d'euros en 2023 à 13,4 milliards en 2024. Les marges nettes devraient également chuter, passant de 24,3% en 2023 à 11,3% en 2024. Ce déclin est principalement attribué au ralentissement du secteur automobile, auquel STM est particulièrement exposée. En 2024, les immatriculations de voitures neuves sont en repli de 0,48%, en raison d'un attentisme des consommateurs, en quête de modèles électriques plus abordables et adaptés à leurs besoins. Le secteur des véhicules électriques fait également face à une concurrence accrue de la Chine, capable de produire des modèles très performants à des prix bien plus compétitifs. Cependant, l'instauration récente de droits de douane sur les modèles chinois vendus en Europe pourrait ralentir cette tendance.
La reprise de l'activité devrait être poussive, et un retour au niveau de 2023 n'est pas attendu avant 2027, soulignant l'ampleur des dommages à long terme dans le secteur automobile.
l’IA : Une opportunité manquée
Malgré son statut de fabricant de semi-conducteurs, STM ne bénéficie pas pleinement des nouvelles tendances technologiques, notamment de l'essor de l'intelligence artificielle (IA). En réalité, les deux principaux fabricants de semi-conducteurs français, Soitec et STM, accusent un retard technologique par rapport à leurs concurrents taïwanais et coréens, tels que TSMC et Samsung, qui produisent des puces avec une finesse de gravure supérieure. C'est pourquoi ces entreprises se concentrent sur des secteurs moins exigeants sur le plan technologique, tels que l'automobile, l'électroménager ou l'Internet des objets. En revanche, les marchés plus lucratifs, comme les cartes graphiques ou les serveurs, leur échappent. Par exemple, TSMC produit des puces avec une finesse de gravure de 3 nanomètres alors que les microcontrôleurs STM32 de STM sont gravés entre 40 et 90 nanomètres.
L'exposition des entreprises françaises à l'IA avancée reste donc limitée, reflétant une tendance plus générale à l'échelle européenne. Une exception notable est l'entreprise néerlandaise ASML, seul acteur européen capable de produire des puces avec une finesse de gravure inférieure à 10 nanomètres.
Analyse technique :
L'analyse technique, enrichie par l'analyse fondamentale, permet d'avoir une vision plus précise des évolutions possibles de l'action STM en fonction des différents scénarios.
STM pourrait en effet corriger la tendance haussière établie depuis le début du marché haussier historique dans les indices (mars 2009). Si le secteur automobile ne se redresse pas rapidement ou si les droits de douane sur les véhicules chinois sont inefficaces, la zone de support entre 8,76 et 12,25 euros pourrait être atteinte dans les années à venir. Ce niveau a été déterminé par des retracements clés de Fibonacci en échelle logarithmique.
Le prochain support majeur est situé à 21 euros. Une cassure baissière serait négative pour les cours. Toutefois, si ce niveau plancher n’est pas percé, une reprise haussière pourrait amener les prix jusqu'à 61 euros. Ce scénario est possible si STM comble son retard technologique ou si le secteur automobile rebondit fortement grâce à l'essor des véhicules électriques.
STM.Fr en période M1. Source : xStation.
STM publiera ses résultats du troisième trimestre 2024 le 31 octobre. L’action perd pour l’instant 47,5% depuis ses plus hauts de juillet 2023.
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