A l’issue des élections européennes du 9 juin dernier, la stupeur a touché le paysage politique français le soir même après les résultats. Non pas parce que le Rassemblement National (RN) a remporté une majorité, résultat largement attendu dans les sondages préliminaires, mais parce que le président de la République a brusquement décidé de “dégoupiller la grenade” de la dissolution parlementaire. Les français auront donc de nouveau rendez-vous dans les urnes le 30 juin et le 7 juillet, avec la menace d’une nouvelle cohabitation. Quelle conséquence l’événement a-t-il eu sur la Bourse française ?
COUP DE THEATRE
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Ouvrir un compte DÉMO GRATUITE Téléchargez notre application mobile Téléchargez notre application mobileAprès un début de campagne législative marqué par de nombreux retournements de situation au sein des partis, les alliances sont désormais polarisées entre le Rassemblement National (ayant parvenu à rallier les Républicains et Reconquête), le Nouveau Front Populaire (NFP) et la coalition présidentielle Ensemble pour la République. Les dernières projections leurs attribuent respectivement 36%, 29% et 20% des intentions de vote.
Rapidement, les propositions se sont concentrées sur des sujets d’actualités tels que la réforme des retraites, le pouvoir d’achat, la sécurité et la culture. Parmi les mesures phares au centre des débats : la revalorisation du SMIC par le NFP, l’exonération des cotisations patronales sur les hausses salariales par le Rassemblement National, et l’abrogation de la réforme des retraites partagée par les deux partis.
De « beaux » programmes en perspective, mais c’était sans compter sur l’intervention de la Commission européenne, qui a décidé de placer le 19 juin dernier la France en situation de déficit public excessif. Parmi les pays concernés par cette sanction, on trouve également l’Italie, la Hongrie, la Belgique, la Slovaquie, Malte et la Pologne. Seuls les deux premiers pays ont un déficit plus élevé que la France, où celui-ci s’élève à 5,5% du PIB. Une punition collective donc, moins décriée qu’une punition individuelle.
Le risque pour ces pays ? Une amende de 0,1% du PIB (soit près de 2,5 milliards d’euros pour la France) si le rythme d’une réduction de 0,5 points par an du déficit ne parvient pas à être durablement mis en place. Bien qu’une telle sanction n’ait historiquement jamais été appliquée, on peut interpréter cette décision comme un message envoyé par l’Union européenne aux candidats à l’approche des élections : malgré les grandes promesses, l’heure n’est certainement pas à l’accroissement de la dépense publique, mais bel et bien à la réduction de la dette. L'agence de notation Moody's à quant à elle souligné un risque pour la note de la France, la situation politique "accroîssant les risques" concernant la maîtrise des finances publiques, a-t-elle jugé.
De son côté, la Banque centrale européenne a souligné qu’elle n’aurait pas recours à l’assouplissement quantitatif en cas de choc sur le marché obligataire français. Il est donc de la responsabilité du futur exécutif de ne pas accroître la prime de risque exigée par les créanciers de la dette française au cours des futures adjudications.
MOUVEMENT DE COUVERTURE CONSTATE SUR LES CDS
L’augmentation du risque de défaut sur la dette française, matérialisée par son CDS (credit default swap), est considérable sur le court-terme, mais négligeable en prenant du recul :
CDS France, 5 ans. Source : Bloomberg.
CDS France, 5 ans. Source : Bloomberg.
Pour rappel, les CDS sont des produits dérivés souvent présentés en première approximation comme une assurance contre le défaut de paiement.
LES PRIX NOUS DISENT TOUT CE QUE NOUS DEVONS SAVOIR
Les marchés adorent trouver des prétextes pour bouger. Généralement, ils attendent une news issue d'un rendez-vous du calendrier économique pour réagir, les prix étant positionnés à un support pour bondir ou à une résistance pour être rejetés.
Que s’est-il passé dans le CAC 40 (l’indice français de référence regroupant les 40 plus grosses capitalisations) avec l’annonce des résultats des élections européennes puis de la dissolution de l’Assemblée nationale par Macron ?
Le 16 janvier, dans votre vidéo du Good Morning Market, je vous présentais une zone rouge confluente entre plusieurs cibles des traders institutionnels, située entre 8028 et 8269, juste en dessous d’une résistance oblique majeure (période M1) :
Zone de résistance majeure dans FRA40 en période M1, graphique généré le 23 février 2024. Source : xStation.
Le 11 juin, nous montrions la réaction baissière attendue. Avec les événements du 9 juin, les planètes fondamentale et technique étaient donc alignées pour justifier la baisse des cours :
Zone de résistance majeure dans FRA40 en période M1, graphique généré le 21 juin 2024. Source : xStation.
Rejet de la zone de résistance majeure accentué par la news (FRA40 en période D1). Source : xStation.
Les prochains niveaux de support dans le CAC 40 sont 7515 puis 7340. La cassure baissière des 7290 serait un signal baissier sur le moyen-terme qui pourrait expédier les prix au support long-terme des 6950 - 6635.
Le taux obligataire à 10 ans français est en tendance haussière en 2024. Les prix sont parfaitement compris dans un canal ascendant qui devra être cassé à la baisse pour que ce coup de théatre politique soit considéré au final comme un non-événement. Il faudra pour cela casser le niveau clé des 3,05% sans quoi la dette française sera exposée à des attaques spéculatives.
Taux obligataires français à 10 ans. Source : Bloomberg.
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