Resumé
- Fusion entre AT&T et Time Warner
- Les deux compagnies ont les moyens de lancer une plateforme de streaming à succès
- Une clientèle abondante peut susciter un intérêt considérable pour les services de vidéo à la demande
- La croissance des dividendes a dépassé l'inflation américaine ces dernières années
- AT & T (T.US) a stoppé son déclin et fluctue désormais en « trading range »
L'année 2019 avait déjà été marquée par des opérations de fusions-acquisitions exceptionnelles comme le rapprochement Celgene-Bristol ou la fusion Newmont-Goldcorp. Le début de l’année a également été dominé par le verdict rendu dans l’affaire de la fusion AT&T et Time Warner. Dans cette analyse, nous aborderons et analyserons les nouveaux services qu’envisage de lancer AT&T grâce à l’acquisition de Time Warner.
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Ouvrir un compte DÉMO GRATUITE Téléchargez notre application mobile Téléchargez notre application mobileLe titre AT&T a plus ou moins évolué en ligne avec son indice sectoriel (de référence) des années 2000 jusqu’au moment de la fusion. En revanche, AT&T a souvent sous-performé par rapport aux entreprises de son secteur d’activité ces dernières années. Source : Bloomberg, XTB Research
L'acquisition de Time Warner par AT&T a été annoncée pour la première fois en octobre 2016. Cependant, cette méga-fusion de 85 milliards de dollars a été annoncée environ un mois avant les élections présidentielles américaines de 2016. En raison du fait que Time Warner est le propriétaire de la chaîne de télévision CNN, l'affaire avait suscité beaucoup de critique de la part du candidat de l'époque, Donald Trump. En effet, ce dernier est connu pour ses critiques acerbes envers le média et a déclaré à ses partisans lors de rassemblements électoraux que s’il gagnait, son administration ne permettrait pas cette fusion. Peu de temps après l'entrée en fonction du républicain, le département de la Justice américain (DoJ) a commencé à enquêter sur la fusion et a tenté de la bloquer. Le DoJ estimait à ce moment que la fusion pouvait nuire à la concurrence et aux consommateurs. Et pour cause, les deux sociétés détenaient des parts de marché importantes dans leurs secteurs respectifs, d’autant que les groupes étaient au centre du débat politique. C’est pourquoi le département de la Justice américain avait lancé une enquête.
Suite au refus du PDG d’AT&T de céder une partie de ses activités en novembre 2017, le ministère de la Justice a engagé une action en justice afin de bloquer l’opération de fusion. La plainte a été classée sans suite en juin 2018, donnant ainsi le feu vert à la fusion des deux entreprises américaines. L’accord a été conclu deux jours plus tard et Time Warner est devenu une filiale à 100% d’AT&T. Toutefois, cela n’a pas empêché le DoJ de faire appel de cette décision de justice. La cour d'appel américaine a refusé d'appuyer la demande du département de la Justice le 26 février et a confirmé sa première décision. Après cette défaite, le DoJ a renoncé à de nouvelles poursuites, ce qui a permis à l’entité unifiée de se concentrer sur ses activités principales plutôt que sur des escarmouches « antitrust ».
Comme on peut le voir sur le graphique ci-dessus, les bénéfices d’AT&T sont restés relativement stables au cours de la dernière décennie. La société n’a enregistré aucun flux de trésorerie négatif pendant la période. Les pics de revenus à la mi-2016 et à la mi-2018 résultent de l'acquisition de DirecTV et de Time Warner. Source: Bloomberg, XTB Research
AT&T est l’un des deux principaux fournisseurs de télécommunication aux États-Unis, avec Verizon Communications. Au cours de la dernière décennie, les deux sociétés ont détenu entre 65 % et 70 % des parts de marché aux Etats-Unis. Time Warner était l’une des plus grandes sociétés de médias au monde, avec une forte présence dans l’industrie du divertissement. L’entreprise est notamment propriétaire des studios de cinéma Warner Bros. À première vue, ces deux industries sont complètement différentes. Toutefois, si on en examine les différents points de vue, on peut constater que Time Warner développait un produit, alors qu’AT&T fournissait les moyens de profiter de ce produit (par l’intermédiaire de ses chaînes de télévision ou de ses services Internet). En d’autres termes, cette fusion permettait des synergies importantes.
Bien sûr, ceci n’est pas une coïncidence, mais fait partie d’un plan plus vaste du président-directeur général (PDG) d’AT&T, Randall Stephenson. Le PDG ambitionne de mettre en place une plate-forme de streaming capable de rivaliser avec celles de Netflix ou d’Amazon. Après l’acquisition de Time Warner, la société a non seulement pris le contrôle des studios de cinéma Warner Bros, mais est également devenue propriétaire de HBO et de toutes ses séries. Cela dit, l’entreprise détenait déjà les droits pour diffuser une quantité significative de « blockbuster », comme par exemple les films de super-héros de DC Comics ou la saga Harry Potter. Cependant, le fait de pouvoir diffuser en continu ne signifie pas que les utilisateurs basculeront automatiquement vers les services du groupe. Alors, comment AT&T peut-il atteindre les potentiels clients de la plateforme de streaming ?
Parmi les fournisseurs de télécommunication US, AT&T bénéficie du taux de désabonnement le plus bas. Le taux de désabonnement est le pourcentage de clients qui ont décidé de ne plus utiliser les services de la société au cours de la période. La fidélité à la marque de la clientèle d’AT&T peut jouer un rôle clé dans le succès, ou non, du lancement de la plate-forme de diffusion en continu. Source: Bloomberg, recherche XTB
Heureusement pour AT&T, cela ne devrait pas poser trop de problème. La société américaine compte plus de 170 millions de clients aux États-Unis, au Mexique et au Canada. Ce nombre concerne les activités considérées comme essentielles pour AT&T avant la fusion avec Time Warner. Toutefois, à la suite de l’acquisition, le nombre de clients a augmenté de manière significative pour dépasser le seuil des 370 millions. Comme évoqué, le géant de la téléphonie est maintenant en contact avec plus de 370 millions de clients, ce qui lui permet de se positionner facilement sur le marché en proposant de nouveaux services à ses clients et à des conditions favorables. En outre, AT&T ayant désormais de nombreux services dans son offre, elle peut solliciter de nouveaux clients en leur proposant des offres groupées. La vente d’internet et de services de streaming dans un seul pack est une pratique déjà utilisée par les fournisseurs d’internet dans diverses régions du monde. Cependant, ce qui diffère chez AT&T, c’est qu’elle commercialisera ses propres services de streaming plutôt que de servir d’intermédiaire à d’autres sociétés.
La plate-forme de streaming n’a pas encore été lancée, mais nous pouvons déjà lui prédire un avenir radieux. Et pour cause, le service pourrait séduire plus de 100 millions d'abonnés. Si la société parvient à offrir des conditions suffisamment favorables pour convaincre 25 à 30 % de sa clientèle de s’abonner à ses services de streaming, le groupe atteindra la première place dans l’industrie du streaming et de vidéo à la demande. La prochaine étape majeure pourrait concerner 150 millions d’abonnés (c’est plus ou moins le nombre d’abonnés à Netflix, leader du secteur à la fin de 2018). Bien sûr, il faudra du temps pour arriver à de telles performances, d’autant qu’Amazon Prime ou encore Netflix profiteront de cette période. Mais nous estimons qu'AT&T est déjà mieux positionné que Netflix à ses débuts (en raison de sa clientèle) et a la possibilité de dégager une solide rentabilité dans ce segment.
AT&T (T.US) a fourni aux actionnaires des revenus stables et en hausse grâce à sa politique de dividende. Toutefois, il convient de noter que la croissance du dividende a stagné autour de 2% après la crise financière. Source: Bloomberg, recherche XTB
Outre la mise en place d'une plate-forme de diffusion en continu, AT&T prévoit également d'intensifier ses efforts dans une autre activité lucrative, la publicité. Au milieu de 2018, la société a acquis AppNexus (la société de logiciels de publicité américaine) et l’a intégrée à la division Xandr, le segment de la publicité. Bien que la société ait déjà quelques revenus publicitaires, l’acquisition d’AppNexus a également fourni à la société de télécommunication des outils d’analyses puissants. Elle sera en mesure de mieux comprendre les tendances de la clientèle et d'adapter son offre de divertissement aux besoins de ses clients. Enfin, le secteur principal d’AT&T est celui dont les flux de trésorerie sont relativement stables : les services de télécommunication qui ne sont pas corrélés au cycle économique (la clientèle ne peut pas augmenter trop rapidement en période de récession, mais il est également très peu probable de renoncer à l'utilisation d'internet ou du téléphone en raison d'une chute de l'activité économique nationale). Ainsi, la composante « téléphonie » de la firme a les moyens de distribuer les bénéfices aux actionnaires et le fait via une politique de dividende solide et stable. La société a augmenté le versement de dividendes chaque année depuis 1985 et le rythme de croissance des dividendes a souvent été supérieur à l'inflation américaine. AT&T a versé 2,01 dollars de dividende par action en 2018, offrant aux actionnaires un rendement de 7,04 %, bien supérieur à la moyenne de 2,15 % pour l’ensemble de l’indice S&P 500.
AT & T (T.US) navigue en tendance baissière depuis la mi-2016. Cependant, la pression baissière s'est quelque peu relâchée ces derniers temps et les actions ont commencé à fluctuer à l’intérieur d’une une fourchette de consolidation. Notez que les prix ont souvent rebondi sur la moyenne mobile de 200 périodes dans le passé (ligne mauve sur le graphique ci-dessus). Il peut donc être sage de la suivre. Source: xStation5
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14.03.2019 18:00:00
Date et heure de la publication du commentaire de marché
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