JOE BIDEN SE DESISTE, KAMALA HARRIS EN POLE
2024 restera dans les annales de la politique aux États-Unis. Le retrait tant attendu de Joe Biden, initialement candidat à sa propre succession, marque le dernier épisode en date. Les sondages de début de semaine montrent un soutien croissant pour Kamala Harris, l'actuelle vice-présidente. Bien que non officiellement déclarée candidate, elle est projetée à 40 % des voix selon PredictIt, marquant une hausse de 13 points depuis samedi. Donald Trump, dont l'image de héros patriotique et anti-guerre, pourrait être décisive, demeure en tête avec une projection de près de 60 % des voix.
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UN PARI DE LA BOURSE SUR TRUMP ?
Après une forte baisse la semaine dernière, les contrats à terme des indices boursiers américains se reprennent très légèrement ce lundi matin. Impossible d’affirmer s’il existe effectivement un « trade Harris ». Le dollar et le rendement des bons du Trésor américain à 10 ans sont sans réaction. En revanche, Bitcoin a réagi à la baisse de 2,35%, dimanche soir, à l’annonce de la nouvelle de Biden sur le réseau X, avant de se reprendre rapidement.
Les Démocrates ont bénéficié d’une forte croissance économique aux États-Unis et de records pour les actions américaines, notamment grâce aux géants technologiques. Cependant, la politique de Joe Biden a accru le déficit américain, ce qui pourrait finalement peser sur les perspectives économiques du pays. En 24 heures, le marché est passé d'une victoire quasi certaine pour Trump et les Républicains à une course électorale plus incertaine, d'autant plus que Kamala Harris semble attirer les voix des indépendants en faveur des Démocrates.
Il reste un peu moins de 4 mois avant la présidentielle américaine, et le plus grand risque actuel est l'émergence d'un rival au sein des Démocrates pour défier Harris, causant des dissensions internes. À ce stade, nous estimons que cet événement a une faible probabilité, mais nous ne pouvons rien exclure en cette période remplie de rebondissements politiques.
Une fois la nouvelle de dimanche digérée, les esprits devraient rapidement se concentrer sur le contenu des programmes des candidats et leur performance en face à face. Durant le mandat de Joe Biden, Kamala Harris est à plusieurs reprises apparue confuse et mauvaise communicante, voire incompétente. Sa plaisanterie de 2018 dans une émission télévisée concernant la mort de Donald Trump et son vice-président de l’époque, Mike Pence, pourrait peser grandement dans la balance.
HARRIS, UNE MENACE POUR LES ACTIONS PETROLIERES ?
Si Harris est confirmée comme candidate démocrate, ses antécédents de vote en tant que vice-présidente et sénatrice de Californie seront scrutés de près. Il sera intéressant de surveiller les actions pétrolières américaines lundi, car Harris est connue pour sa réticence envers le secteur pétrolier et son opposition à l'exploitation du pétrole de schiste par fracturation hydraulique. La montée en popularité de Kamala Harris en seulement 24 heures pourrait donc impacter le secteur énergétique américain en ce début de semaine.
TRUMP, MIEUX PREPARE QU’EN 2016
Jeudi dernier, Donald Trump a prononcé un discours à la Convention républicaine, présentant un programme clair et centré sur « America First ». Contrairement à son premier mandat, Trump semble mieux préparé. Son programme économique prévoit des baisses d'impôts pour les classes moyennes et les sociétés, des barrières tarifaires contre la Chine et l'Europe, et des subventions pour les investissements industriels aux États-Unis, tout en priorisant les énergies fossiles. Beaucoup de médias qualifient ce programme de populiste et protectionniste, avec des mesures telles que l'expulsion de millions d'immigrants clandestins et des critiques envers l’impérialisme américain et les guerres extérieures, notamment en Ukraine.
Par Antoine Andreani, Analyste des marchés Sénior chez XTB France
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